Le projet
Pourquoi Paris ? donne l’opportunité à un artiste reconnu en milieu de carrière, souvent peu exposé en France, de déployer sa pratique à travers différents lieux parisiens, et ce uniquement pendant une semaine en octobre, lors de la foire d’art contemporain Paris+ par Artbasel. Les lieux suggérés proposent une autre lecture du travail de cet artiste, à travers les différentes disciplines qu’il convoque.
Malgré une vision fragmentée, le corpus devient étrangement plus lisible, mais surtout moins attendu, car non conforme à la vision qui donne à voir un artiste cantonné à un seul lieu. Aussi, le fait que ce projet ne dure qu’une semaine lui confère une intensité palpable.
Pourquoi Paris ? évoque les lieux publics, l’extérieur tout comme le privé et l’intime, car ce programme mêle à chaque fois de nouvelles institutions partenaires, au côté de lieux de monstrations atypiques. Cet exercice pour- rait s’apparenter à l’idée d’une biennale dédiée à un seul et même participant. Et comme dans toute biennale, le rapport aux lieux et à la ville qu’il l’héberge est crucial.
Ici, c’est Paris. Une ville dont l’énergie est entièrement renouvelée ces dernières années, en particulier sur le plan artistique. Je suis née et j’ai grandi à Paris, il m’est impossible de dire que je connais cette ville comme ma poche. Mais je l’ai sillonnée la nuit comme le jour, plus qu’aucun autre endroit sur terre, j’ai vécu à l’Ouest puis à l’Est, au Nord mais jamais au Sud. J’ai un profond atta- chement pour Paris.
Dans le cadre de ce projet, je tente à chaque fois d’activer des réseaux différents, qu’ils soient institutionnels ou privés, de faire du sur-mesure par rapport aux demandes et aux identités propres des artistes. Leur vision exté- rieure de la ville se combine à la mienne, plus intime.
Nos regards convergent. Le but est même de faire découvrir et redécouvrir au public parisien des lieux oubliés ou souvent inaccessibles. Ce rendez-vous annuel ayant lieu pendant une foire, il attire également un large public international de professionnels de l’art contemporain.
Pourquoi Paris ? est donc un titre en forme d’interrogation. Plutôt que sur le choix d’une ville, ce titre interroge notre rapport à l’art, notre capacité à être encore ébloui et surpris par un artiste ou par une ville qu’on semblait pourtant connaître.
JULIE BOUKOBZA
Julie Boukobza est commissaire d’expositions, basée à Paris, responsable du programme de résidence Luma Arles. À l’automne 2022, elle a été commissaire de « Tendre-sur-Estime», une exposition en 5 chapitres de Michael Dean à Paris. En mai 2022, elle a co-organisé avec Julia Morandeira Arrizabalaga l’exposition collective « Myriad Reflector » au CA2M de Madrid. En 2021, elle a été commissaire des expositions collectives « Kolé Seré » à la Braunsfelder Family Collection à Cologne (Allemagne) et « Wear the Right Thing » à la galerie Virginia Commonwealth University à Doha (Qatar). Cette même année, elle publia un zine avec Cura Magazine intitulé « Hubert » dédié à son père. En 2020, elle a été commissaire de l’exposition personnelle « The End » de l’artiste Michael Dean chez Converso à Milan (Italie). Entre 2018 et 2019, elle a co-fondé un artist-run space à Paris (France) avec la commissaire Stéphanie Moisdon et l’artiste Matthew Lutz-Kinoy. En 2017, elle a co-organisé avec l’Institut Suisse une exposition collective au Musée d’Art Contemporain de Belgrade (Serbie) intitulée « FADE IN 2 EXT. MAISON MODERNISTE ». En 2016, elle a été commissaire de l’exposition collective « Pure Fiction » à la galerie Marian Goodman et d’une exposition personnelle de Peter Shire à la New Galerie, toutes deux à Paris (France). En 2013, Simon Castets, Nicola Trezzi et Julie Boukobza organisent l’exposition collective Champs Elysées au Palais de Tokyo.
1963. Monique, une Belge, vient à Paris pour apprendre la peinture et devenir une artiste. Elle suit des cours à l’Académie et se retrouve dans un atelier à Montmartre. Pour terminer, elle va être mannequin-photo et elle va décorer une pochette de disque d’un chanteur. Elle aime Denis dont elle vient de faire la connaissance.